Homegrown
NAPOLEON WASHINGTON
©2006 Sepia Prod - Tous droits réservés.
Homegrown est le deuxième album de Napoleon Washington. Réunissant 12 compositions originales et un morceau de Skip James, il a été enregistré à New York et mixé en Suisse. Fruit des amours entre Washington et le blues, Homegrown fait suite à «Hotel Bravo» et poursuit son travail d’exploration.
Executive production and coordination : Eric «Prod» Laesser for Sepia Productions
Produced by : Napoleon Washington
Piano and Hammond : Spencer Limbough
Bass and electric upright : Chuck Schmalleger
Drums : Isaac Castner
Percussion : Jeffrey Baldacci
Additional drums : Cletus Berg
Recorded at : Temple Sound Brooklyn NY
Additional recordings at : Keith Brayer Studio NYC
Mixed at : studio mecanique La Chaux-de-Fonds
Mastered at : Greenwood Studios Unningen
Rec and mix engineer : Fabian Schild
Second engineer : John Sidhwa
Assistant : Alan Brayer
Mastering : Glenn Miller
New York coordination : Chris Leeson
Il a la voix rauque de Tom Waits, chante dans un anglais impeccable, enregistre à New York et se fait appeler Napoleon Washington. Mais c’est pourtant bien à La Chaux-de-Fonds que tout a commencé pour le bluesman et la maison de production Sepia.
Il avait épaté le monde du blues avec son premier album, Hotel Bravo. Le voilà qui récidive, avec un CD parfait de bout en bout, où les morceaux s’enchaînent au son de sa guitare à résonateur, dans un style très pur.
Toujours très roots, Napoleon dirige ses troupes, en studio ou en tournée américaine, avec une stratégie très simple: retrouver le son des origines.
Pari réussi sur Homegrown, où il peut intégrer de la musique de cérémonie vaudou à son blues (sur Single-Sided Coin) sans que cela nuise à son style.
Ses compositions sont très claires, très fluides, basées sur une guitare extraordinairement profonde et une voix hors norme.
Bien sûr, les textes sont souvent tristes, mais ils ne cèdent jamais à un désespoir total. Napoleon Washington n’oublie pas non plus sa précédente vie, où il jouait du rock, comme dans Second Best . Le résultat ? Un régal.
L’hypnotique “Ain’t Nobody” ouvre de manière idéale “Homegrown”, ce nouvel album de feu qui capte la vibration intense de la musique sudiste sans jamais chercher à la singer.
Et la suite, hantée par des choeurs ou des percussions vaudous, une reprise de Skip James (“Illinois Blues”) à faire tomber les démons et les anges de leur perchoir et des guitares qui s’enroulent tels des crotales autour d’une voix pure et grave, est du même calibre.
A l’écoute de cet opus aussi gothique qu’un roman de Flannery O’Connor, dépourvu de la moindre note inutile, on réalise que Napoleon Washington agit en médium. A la manière des grands maîtres de cérémonie soniques (Morrison, Cantat, Treichler), il fait passer à travers sa bouche les voix des esprits intemporels du blues, du folk, du rock et de la soul. C’est tout simplement inouï…
Première impression: non, le blues n’est pas mort, et encore moins moribond. Cet empereur à guitare pourrait aussi être l’arrière-petit-fils de Skip James, qu’il ressuscite par une voluptueuse reprise du fameux ” Illinois Blues “.
C’est avec un frisson à l’échine que j’ai adopté ” Homegrown “, comme happée par des milliers d’images. Suave et puissant, le son de cet album est d’une profondeur abyssale. Tantôt enjouées et saturées, tantôt d’une langueur déconcertante, les guitares s’accompagnent de pianos déjantés et de rythmiques étonnantes.
Cette intensité générale est parfaitement secondée par une voix majestueuse à l’humilité impressionnante.
Envie de m’accouder à un bar et de faire des ronds de fumée en sirotant une bière tiède. Sombre et éblouissant comme une ville la nuit, “Homegrown” porte en lui les lumières de Brooklyn, où il a été enregistré. Inouï et magnifique.
Ce disque est né dans la douleur du blues pour grandir dans la plénitude d’une musique rock universelle dont la fragrance reste sans conteste la beauté et l’émotion.
Rencontre.
Artisan de la guitare, il sculpte les sons et ne cesse de parfaire son art. Napoleon Washington a sorti un album qui fleure bon le vécu et les manches de guitare usés par la sueur. Homegrown déploie l’évolution du musicien depuis les trois ans qui le séparent de son premier opus, Hotel Bravo.
Le talent, c’est du labeur et Raph Bettex, alias Napoleon Washington en témoigne en ensorcelant l’âme et l’ouie de ses mélodies d’aujourd’hui. A l’orée d’une tournée et d’un dialogue musical avec le talentueux Simon Gerber, le Chaux-de-Fonnier a déchiffré quelques pistes sonores en notre compagnie.
Le nouvel album a été enregistré à New York en huit jours et pré-produit en Suisse au fil de dix-huit mois.
Alors, Napoleon Washington, du blues contemporain d’un type d’ici et de maintenant ?
De sa voix rocailleuse, Washington serpente sa vie de chansons aux images simples et fortes à la fois. Comme ce Crucify Yourself qui illustre la notion de dérisoire :
Bons mots
New York
Suivre son chemin
Picasso
L’album Homegrown distille douze compositions originales à l’énergie contagieuse. Avec Who Craves To Know, Napoleon Washington aborde le thème du lâcher-prise. Nail In My Shoes image le fait que…
Ou encore un coup de gueule avec Single-Sided Coin : dans la vie, les médailles ont systématiquement un revers. De belles métaphores à croquer.
Napoleon Washington a enregistré son deuxième album à New York.
Résolument contemporain, “Homegrown” module les rythmes et les couleurs sans trahir l’âme du blues. Mille jours se sont écoulés entre la sortie de “Hotel Bravo” et celle de “Homegrown”.
Entre un premier album acoustique enregistré sous un pont à La Chaux-de-Fonds et un deuxième enregistré dans un studio new-yorkais, avec une instrumentation plus étoffée. Deux jalons, deux réussites.
Quand il évalue le chemin parcouru de l’un à l’autre, Napoleon Washington recourt à la métaphore:
Progressant au gré des courants ascendants et descendants, le Chaux-de-Fonnier a néanmoins choisi son cap: le blues.
Amour, passion du blues depuis ses premières notes de musique. Sans savoir vraiment pourquoi et finalement heureux de ne pas le savoir. Mais Napoleon Washington a choisi d’aimer sans éprouver de nostalgie, sans chercher à imiter la musique des années 1930-40.
Enraciné dans le terreau des pionniers du Mississippi et de Chicago, il laisse grandir ses propres branches, pousser ses propres rameaux.
Les libertés qu’il s’accorde irriguent magnifiquement ce deuxième album mixé à La Chaux-de-Fonds par l’ingénieur du son Fabian Schild. Il y a les accords envoûtants du blues, il y a des rythmes qui s’emballent dans le rock ou qui se laissent traverser par de fulgurants accents africains.
Rugissement rauque ou chuchotement fragile à la limite de la rupture, chaude comme une caresse, la voix de Washington épouse les courbes et les aspérités de la vie. Car c’est bel et bien la vie qui nourrit ces chansons élaborées à partir d’une anecdote, tel “I Crossed Her Way” inspiré par une rencontre avec une étrangère désemparée sous les premières neiges de novembre.
A partir, aussi, de considérations plus générales, à l’instar de “Single Sided Coin”, rêve utopiste d’une médaille sans revers.
Ecart immense Résolument contemporain, Napoleon Washington s’est aussi donné la liberté de travailler à New York. Une ville qui fait écho à sa propre histoire, à son propre métissage.
Je suis né dans les sapins
et ma culture est le blues.
Un musicien heureux ? Nous ne lui avons pas posé la question en ces termes, mais il doit l’être, lui qui peut se consacrer à sa passion.
Le desperado helvète revient avec son second album, une oeuvre d’art contemporaine et urbaine, dans la complète continuité musicale de ses travaux précédents.
Au travers de “Homegrown”, Napoleon Washington s’exhibe avec un style plus personnel. Sur le fil d’une base traditionnelle, se dénude une orchestration travaillée à l’image d’un melting-pot culturel urbain. Une guitare “resonator” au son chaleureux déclenché par le jeu souple du doigté fin de Napoleon Washington. Un style dilué tantôt en finger-picking comme pour “Stutter & Blink” ou pour la reprise de Skip James : “Illinois Blues”, tantôt dans des riffs énergiques, “slidés” au bottleneck, sveltes et typés.
Mais “Homegrown” est avant tout une porte sur un nouvel univers, le monde personnel et exclusif du truculent Napoleon Washington. Parce que si Napoleon Washington est un véritable auteur, il a su créer une atmosphère “décalée”, instaurée par la quête de sons et le métissage des harmonies et des couleurs.
Un Blues gothique à la douceur complexe envoûtante, qui devient un “Opéra Blues”, amené par le méticuleux travail de production et d’arrangements. Une originalité et une griffe personnelle qui prennent toute leur splendeur et leur opulence lorsque se mélange, la voix parfois graveleuse, ténébreuse ou parfois murmurante de Napoleon Washington, dans la volupté des gammes “énigmatiques” du piano (“I Crossed Her Way”, “Crucify Yourself”).
Dans le même esprit sur “Single-Sided Coin” s’expose la lourdeur d’accords saturés, façon The Four Horsemen de Metallica, à de véritables chants cérémoniaux vaudous béninois.
Un album soufflant comme un vent de renouveau, qui atteste du travail incessant, monumental et enrichissant de cet artiste exceptionnel.
(…) Je crois qu’on ressemble à sa musique. Partant de ce principe, je pense que Napoleon Washington est quelqu’un de franc, d’authentique, de sincère, de pas frimeur pour un rond.
Et je le redis, pas seulement à cause de son premier album et pas seulement à cause de son deuxième album, qui sont tous les deux des disques remarquables; je dis que si ce type était américain, il aurait les honneurs de la presse mondiale, voilà ce que je pense (…)
Rencontre.
En 2003, dès le milieu du printemps, le soleil s’est mis à briller du matin au soir, comme dans une de ces chansons composées autrefois sur les bords du Mississippi. Et comme dans “Tick Tick Tick”, le film méconnu de Ralph Nelson, le thermomètre a commencé à grimper sans jamais redescendre, nous permettant au passage de nous faire une idée plus juste de ce qu’est la vie en Alabama ou en Louisiane.
Et la nuit, c’était encore mieux: les portes et les fenêtres ouvertes on écoutait en boucle 2 albums collant parfaitement à la situation.
“Belly of The Sun” de Cassandra Wilson et surtout “Hotel Bravo”, l’étrange collection de chansons acoustiques concoctée par Napoleon Washington (Raph Bettex dans une autre vie), un gars de La Chaux-de-Fonds!
On n’a d’abord pas compris comment un type venu d’une région aussi froide que les montagnes neuchâteloises pouvait jouer une musique aussi chaude sans avoir l’air d’un idiot mais rapidement, la fièvre brûlante de titres comme “Dance on my Grave”, “Green Missing” ou “River of Tears” a convaincu chacune de nos cellules que l’heure n’était pas au ressassement mais à la jouissance… Encore plus dense…
Depuis, même si on n’a pas eu beaucoup l’occasion de se vautrer dans la fournaise par ici, on n’a pas oublié Napoleon Washington mais on se demandait parfois si le musicien allait attendre la prochaine canicule pour offrir au monde ses nouvelles visions en Cinémascope. Mais cette fois, c’est en plein coeur de l’hiver que le Chaux- de-Fonnier lâche dans les bacs “Homegrown”, un album plus électrique qui réussit le prodige d’être encore plus intense et torride que son prédécesseur.
Chanter “I’m a Man” Lorsqu’on le retrouve par un froid après-midi du côté de Lausanne, on commence par lui dire qu’on est d’autant plus étonné d’être touché par sa musique que d’habitude on abomine le blues blanc. Il sourit avant de renchérir:
Mais alors qu’est-ce qui différencie réellement Napoleon de tous les gars qui font “Boom Boom” dans les bars enfumés afin d’amuser la galerie?
L’enthousiasme et la sincérité: deux états que l’on retrouve tout au long du parcours hors-norme de ce musicien.
Musiciens compétents C’est aussi un peu pour poursuivre cette histoire avec les States que Washington est allé enregistrer son nouvel album du côté de New York.
Le Suisse au nom à jamais inoubliable crée une symphonie grandiose de rock blues avec un album jubilatoire et envoûtant nommé ‘Homegrown’.
Washington avait épaté il y a quelques années avec Hotel Bravo, enregistré sous un pont routier. Un album prenant, sombre et mystérieux où brillaient les notes métalliques de sa guitare à resonator dans un univers contemporain très personnel.
C’est accompagné d’un groupe au rendu minimaliste que le romand donne vie en studio à cette suite logique toute aussi réussie. Napoleon s’impose en artisan compositeur d’une musique roots universelle inspirée, non datée, aux sonorités particulièrement léchées.
Une musique issue de cultures différentes mais sans références palpables, aussi intime qu’émotionnelle. Une musique qui possède la force rare de parler d’elle même !
Un CD Noir étincelant.
Un disque incantatoire, acoustique où la pureté de son blues augurait d’un univers profond et personnel. “Homegrown” a poussé en 2005 à New York, mêmes racines, même tronc, planté dans un même terreau.