Homegrown

 

NAPOLEON WASHINGTON

Homegrown

 

NAPOLEON WASHINGTON

©2006 Sepia Prod - Tous droits réservés.

Homegrown

 

Homegrown est le deuxième album de Napoleon Washington. Réunissant 12 compositions originales et un morceau de Skip James, il a été enregistré à New York et mixé en Suisse. Fruit des amours entre Washington et le blues, Homegrown fait suite à «Hotel Bravo» et poursuit son travail d’exploration.

  1. Ain't Nobody Napoleon Washington 3:58
  2. If You Hadn't Come My Way Napoleon Washington 4:09
  3. Single-Side Coin Napoleon Washington 4:50
  4. Crucify Yourself Napoleon Washington 4:23
  5. Who Craves To Know Napoleon Washington 5:21
  6. I Crossed Her Way Napoleon Washington 4:23
  7. Let It Roll Napoleon Washington 2:59
  8. A Friday Night Song Napoleon Washington 4:08
  9. Nail In My Shoe Napoleon Washington 3:25
  10. Second Best Napoleon Washington 2:56
  11. Know You Can Napoleon Washington 1:48

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« Le musicien et la musique sont deux éléments imbriqués mais distincts, et je trouve qu’il faut faire les présentations dans le bon ordre. Autrement dit, après avoir visité mon univers «géographique», je me sentais libre de chercher un cadre qui corresponde à la musique.
 
J’avais envie de le faire à New York parce que cette ville me semble être avant tout une métaphore de la planète. Une concentration de vies, de gens, de petites et de grandes histoires qui se succèdent et s’enchevêtrent à la vitesse de la lumière. Autant d’éléments issus de cultures différentes, serrés les uns contre les autres, qui essaient de vivre ensemble: j’ai l’impression que ça correspond à ma situation.
 
Je suis né en Europe, mais la culture dont je me suis nourri est apparue à 10’000 km de chez moi, il y a 85 ans, auprès d’une autre race d’humains… C’est un sacré grand écart à vivre, peut-être même un non-sens, mais c’est comme ça. Mettons que c’est une histoire de chimie, ce qui n’est jamais qu’un moyen pudique de ne pas parler d’amour à chaque phrase…
 
En plus, ça m’est parfaitement naturel: je vis dans un monde où la notion de distance a fondu, tant culturellement que géographiquement. Je peux me connecter 24h sur 24 à des millions de sources qui me donnent toute licence pour absorber une masse de culture inouïe. Je peux creuser mes propres tunnels à travers le temps et l’espace!
 
Bien sûr, il reste à digérer, trier, faire quelque chose d’intéressant de tout ça. Rien ne se fait tout seul, mais tout est à portée de main. L’accessibilité à la connaissance et la possibilité de voyager pour pas trop cher ont transformé le monde. Ou en tout cas, je leur dois le mien. »

Executive production and coordination : Eric «Prod» Laesser for Sepia Productions

Produced by : Napoleon Washington

 

Piano and Hammond : Spencer Limbough

Bass and electric upright : Chuck Schmalleger

Drums : Isaac Castner

Percussion : Jeffrey Baldacci

Additional drums : Cletus Berg

 

Recorded at : Temple Sound Brooklyn NY

Additional recordings at : Keith Brayer Studio NYC

Mixed at : studio mecanique La Chaux-de-Fonds

Mastered at : Greenwood Studios Unningen

Rec and mix engineer : Fabian Schild

Second engineer : John Sidhwa

Assistant : Alan Brayer

Mastering : Glenn Miller

 

New York coordination : Chris Leeson

Napoleon Washington, Homegrown

 

Il a la voix rauque de Tom Waits, chante dans un anglais impeccable, enregistre à New York et se fait appeler Napoleon Washington. Mais c’est pourtant bien à La Chaux-de-Fonds que tout a commencé pour le bluesman et la maison de production Sepia.

 

Il avait épaté le monde du blues avec son premier album, Hotel Bravo. Le voilà qui récidive, avec un CD parfait de bout en bout, où les morceaux s’enchaînent au son de sa guitare à résonateur, dans un style très pur.

 

Toujours très roots, Napoleon dirige ses troupes, en studio ou en tournée américaine, avec une stratégie très simple: retrouver le son des origines.

 

Pari réussi sur Homegrown, où il peut intégrer de la musique de cérémonie vaudou à son blues (sur Single-Sided Coin) sans que cela nuise à son style.

 

Ses compositions sont très claires, très fluides, basées sur une guitare extraordinairement profonde et une voix hors norme.

 

Bien sûr, les textes sont souvent tristes, mais ils ne cèdent jamais à un désespoir total. Napoleon Washington n’oublie pas non plus sa précédente vie, où il jouait du rock, comme dans Second Best . Le résultat ? Un régal.

 

David Moginier
24 Heures

 La voix d’un médium

 

Sous un ciel d’orage, la guitare soulève la poussière de la piste avant que la voix n’entre en scène au moment du premier éclair.

 

L’hypnotique “Ain’t Nobody” ouvre de manière idéale “Homegrown”, ce nouvel album de feu qui capte la vibration intense de la musique sudiste sans jamais chercher à la singer.

 

Et la suite, hantée par des choeurs ou des percussions vaudous, une reprise de Skip James (“Illinois Blues”) à faire tomber les démons et les anges de leur perchoir et des guitares qui s’enroulent tels des crotales autour d’une voix pure et grave, est du même calibre.

 

A l’écoute de cet opus aussi gothique qu’un roman de Flannery O’Connor, dépourvu de la moindre note inutile, on réalise que Napoleon Washington agit en médium. A la manière des grands maîtres de cérémonie soniques (Morrison, Cantat, Treichler), il fait passer à travers sa bouche les voix des esprits intemporels du blues, du folk, du rock et de la soul. C’est tout simplement inouï…

 

Jean-Philippe Bernard
La Liberté

Homegrown

 

En 2006, être jeune, blanc et faire du blues sans virer spleen, plonger dans le passé et éviter les relents d’outre-tombe relève du miracle.

 

Première impression: non, le blues n’est pas mort, et encore moins moribond. Cet empereur à guitare pourrait aussi être l’arrière-petit-fils de Skip James, qu’il ressuscite par une voluptueuse reprise du fameux ” Illinois Blues “.

 

C’est avec un frisson à l’échine que j’ai adopté ” Homegrown “, comme happée par des milliers d’images. Suave et puissant, le son de cet album est d’une profondeur abyssale. Tantôt enjouées et saturées, tantôt d’une langueur déconcertante, les guitares s’accompagnent de pianos déjantés et de rythmiques étonnantes.

 

Cette intensité générale est parfaitement secondée par une voix majestueuse à l’humilité impressionnante.

 

Envie de m’accouder à un bar et de faire des ronds de fumée en sirotant une bière tiède. Sombre et éblouissant comme une ville la nuit, “Homegrown” porte en lui les lumières de Brooklyn, où il a été enregistré. Inouï et magnifique.

 

Julie Henoch
dur-dur.ch

Ce disque est né dans la douleur du blues pour grandir dans la plénitude d’une musique rock universelle dont la fragrance reste sans conteste la beauté et l’émotion. 

 
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Francis Rateau
Crossroads

Mille jours avec ma guitare

 

As de la guitare, Napoleon Washington débarque avec un album new-yorkais.

 

Rencontre.

 

Artisan de la guitare, il sculpte les sons et ne cesse de parfaire son art. Napoleon Washington a sorti un album qui fleure bon le vécu et les manches de guitare usés par la sueur. Homegrown déploie l’évolution du musicien depuis les trois ans qui le séparent de son premier opus, Hotel Bravo.

 
« Pendant mille jours, je me suis accroché une guitare et j’ai travaillé. Mille fois, j’ai réfléchi à ce que je pouvais faire, comment avancer. »

 

Le talent, c’est du labeur et Raph Bettex, alias Napoleon Washington en témoigne en ensorcelant l’âme et l’ouie de ses mélodies d’aujourd’hui. A l’orée d’une tournée et d’un dialogue musical avec le talentueux Simon Gerber, le Chaux-de-Fonnier a déchiffré quelques pistes sonores en notre compagnie.

 
« Homegrown signifie littéralement “cultivé à la maison”. “C’est une boutade pour dire que je vis grâce à mon métier un grand écart entre le continent que j’habite, où j’ai grandi et où se trouve ma vraie maison, et les Etats-Unis où se trouve ma maison culturelle. Je me suis rendu compte que c’était plutôt un avantage: je pouvais prendre ce qu’il y a de bon ici, ce qu’il y a de bon là-bas, et me servir que du bon partout. »

 

Le nouvel album a été enregistré à New York en huit jours et pré-produit en Suisse au fil de dix-huit mois.

 
« Vers 20 ans, j’ai tourné avec un groupe new-yorkais de rock’n’ roll, les Roustabouts, et cela m’a laissé quelques contacts. »

 

Alors, Napoleon Washington, du blues contemporain d’un type d’ici et de maintenant ?

 
« Un des points qui peut me connecter avec le blues au sens historique du terme est que cette musique repose simplement sur le vécu. Cela peut autant être des histoires provenant d’expériences que de petites réflexions. C’est plus de la chronique que de la poésie. »
 

De sa voix rocailleuse, Washington serpente sa vie de chansons aux images simples et fortes à la fois. Comme ce Crucify Yourself qui illustre la notion de dérisoire :

 

« Essayer de se justifier, c’est à peu près aussi utile que de se crucifier soi-même avec une agrafeuse d’occasion ! »

Bons mots

« Tout va très vite ! »

New York

« Son principal trait de caractère est d’être un condensé de la planète. La ville est tellement métissée, possède un tel brassage de cultures, de gens et d’histoires que c’est une planète en miniature. Il y a une accélération du temps, tout va très vite. C’est une pile atomique dans laquelle il y a une énergie très efficace que l’on peut pomper pour réussir un projet, comme un album. »

Suivre son chemin

« Je crois qu’en ayant une voie, un but, une boussole réglée sur quelque chose et en s’y tenant avec intégrité et amour, en faisant attention à des détails comme avoir du plaisir, peut-être qu’il y a des trucs qui tombent juste. En tout cas, cela en a un peu l’air ! »

Picasso

« Il n’a jamais considéré ses oeuvres comme des aboutissements, mais comme des étapes pour continuer de chercher et avancer. Cela m’inspire énormément. J’espère à une échelle minuscule pouvoir faire la même chose: ne pas considérer que des choses sont achevées ou abouties mais au contraire qu’elles sont des étapes pour aller plus loin et développer. Chaque fois, c’est une station de lancement pour la suite ! »

L’album Homegrown distille douze compositions originales à l’énergie contagieuse. Avec Who Craves To Know, Napoleon Washington aborde le thème du lâcher-prise. Nail In My Shoes image le fait que…

 
« quand il y a un truc qui coince, ce n’est pas la peine d’imaginer qu’il va disparaître de lui-même. Il ne va pas plus s’envoler que le caillou dans ta godasse. »

 

Ou encore un coup de gueule avec Single-Sided Coin : dans la vie, les médailles ont systématiquement un revers. De belles métaphores à croquer.

 

Alain Wey 

 Du blues en toute liberté

 

Napoleon Washington a enregistré son deuxième album à New York.

 

Résolument contemporain, “Homegrown” module les rythmes et les couleurs sans trahir l’âme du blues. Mille jours se sont écoulés entre la sortie de “Hotel Bravo” et celle de “Homegrown”.

 

Entre un premier album acoustique enregistré sous un pont à La Chaux-de-Fonds et un deuxième enregistré dans un studio new-yorkais, avec une instrumentation plus étoffée. Deux jalons, deux réussites.

 

Quand il évalue le chemin parcouru de l’un à l’autre, Napoleon Washington recourt à la métaphore:

 

« Je ne poursuis par une démarche artificielle, je me laisse porter par un courant, comme lors d’un vol en planeur, sans maîtriser complètement la notion de vitesse, mais en veillant à alimenter ce courant avec le plus d’énergie possible. On peut élargir la route sans changer de direction ».

 

Progressant au gré des courants ascendants et descendants, le Chaux-de-Fonnier a néanmoins choisi son cap: le blues.

 

Amour, passion du blues depuis ses premières notes de musique. Sans savoir vraiment pourquoi et finalement heureux de ne pas le savoir. Mais Napoleon Washington a choisi d’aimer sans éprouver de nostalgie, sans chercher à imiter la musique des années 1930-40.

 

Enraciné dans le terreau des pionniers du Mississippi et de Chicago, il laisse grandir ses propres branches, pousser ses propres rameaux.

 

« Chercher à reproduire serait tomber dans la confusion. Chez les pionniers, plus que la musique, c’est la démarche qui est décisive. Ces gens se fichaient totalement de la notion de style. Ils ont vécu la musique comme un métier qui a les libertés qu’on veut bien se donner. C’est cela qui est capital pour moi.
 
Je me suis rendu compte que j’avais mis moi-même les barrières auxquelles je me heurtais. Or les barrières, ça se déplace. Ce n’est pas plus compliqué que ça. On peut élargir la route sans changer de direction. Simples observations ».

 

Les libertés qu’il s’accorde irriguent magnifiquement ce deuxième album mixé à La Chaux-de-Fonds par l’ingénieur du son Fabian Schild. Il y a les accords envoûtants du blues, il y a des rythmes qui s’emballent dans le rock ou qui se laissent traverser par de fulgurants accents africains.

 

Rugissement rauque ou chuchotement fragile à la limite de la rupture, chaude comme une caresse, la voix de Washington épouse les courbes et les aspérités de la vie. Car c’est bel et bien la vie qui nourrit ces chansons élaborées à partir d’une anecdote, tel “I Crossed Her Way” inspiré par une rencontre avec une étrangère désemparée sous les premières neiges de novembre.

 

A partir, aussi, de considérations plus générales, à l’instar de “Single Sided Coin”, rêve utopiste d’une médaille sans revers.

 

« Je m’en tiens à de simples observations, je n’ai nullement la prétention de donner des leçons ou d’asséner des vérités ».

 

Ecart immense Résolument contemporain, Napoleon Washington s’est aussi donné la liberté de travailler à New York. Une ville qui fait écho à sa propre histoire, à son propre métissage.

 

« C’est un concentré de trajectoires, de cultures différentes. »

Je suis né dans les sapins

et ma culture est le blues.

« L’écart est immense entre mon background géographique et mon background culturel. A New York, j’ai pu retourner ce déchirement à mon avantage: je peux être chez moi partout ».

 

Un musicien heureux ? Nous ne lui avons pas posé la question en ces termes, mais il doit l’être, lui qui peut se consacrer à sa passion.

 

« La musique, c’est vital pour moi, mais je ne demande pas qu’elle ait cette importance pour ceux qui m’écoutent. Les chansons n’ont pas d’autre raison d’être que de véhiculer des émotions ».

 

DBO
L’Impartial / L’express

Homegrown

 

Le desperado helvète revient avec son second album, une oeuvre d’art contemporaine et urbaine, dans la complète continuité musicale de ses travaux précédents.

 

Au travers de “Homegrown”, Napoleon Washington s’exhibe avec un style plus personnel. Sur le fil d’une base traditionnelle, se dénude une orchestration travaillée à l’image d’un melting-pot culturel urbain. Une guitare “resonator” au son chaleureux déclenché par le jeu souple du doigté fin de Napoleon Washington. Un style dilué tantôt en finger-picking comme pour “Stutter & Blink” ou pour la reprise de Skip James : “Illinois Blues”, tantôt dans des riffs énergiques, “slidés” au bottleneck, sveltes et typés.

 

Mais “Homegrown” est avant tout une porte sur un nouvel univers, le monde personnel et exclusif du truculent Napoleon Washington. Parce que si Napoleon Washington est un véritable auteur, il a su créer une atmosphère “décalée”, instaurée par la quête de sons et le métissage des harmonies et des couleurs.

 

Une vision d’un monde merveilleusement sombre entre Blues du Delta du Mississippi, poésies et univers étrange aux allures des meilleures productions de Tim Burton ou de Tom Waits.

 

Un Blues gothique à la douceur complexe envoûtante, qui devient un “Opéra Blues”, amené par le méticuleux travail de production et d’arrangements. Une originalité et une griffe personnelle qui prennent toute leur splendeur et leur opulence lorsque se mélange, la voix parfois graveleuse, ténébreuse ou parfois murmurante de Napoleon Washington, dans la volupté des gammes “énigmatiques” du piano (“I Crossed Her Way”, “Crucify Yourself”).

 

Dans le même esprit sur “Single-Sided Coin” s’expose la lourdeur d’accords saturés, façon The Four Horsemen de Metallica, à de véritables chants cérémoniaux vaudous béninois.

 

Un album soufflant comme un vent de renouveau, qui atteste du travail incessant, monumental et enrichissant de cet artiste exceptionnel.

 

Peppermint Blues

Le disque de la semaine

 

(…) Je crois qu’on ressemble à sa musique. Partant de ce principe, je pense que Napoleon Washington est quelqu’un de franc, d’authentique, de sincère, de pas frimeur pour un rond.

 

Et je le redis, pas seulement à cause de son premier album et pas seulement à cause de son deuxième album, qui sont tous les deux des disques remarquables; je dis que si ce type était américain, il aurait les honneurs de la presse mondiale, voilà ce que je pense (…)

 

Pierre-Philippe Cadert
Radio Suisse Romande

Bottes Ouest, âme Sud

 

Sur un second album renversant, le musicien chaux-de-fonnier capte l’intense vibration de la musique sudiste.

 

Rencontre.

 

En 2003, dès le milieu du printemps, le soleil s’est mis à briller du matin au soir, comme dans une de ces chansons composées autrefois sur les bords du Mississippi. Et comme dans “Tick Tick Tick”, le film méconnu de Ralph Nelson, le thermomètre a commencé à grimper sans jamais redescendre, nous permettant au passage de nous faire une idée plus juste de ce qu’est la vie en Alabama ou en Louisiane.

 

Et la nuit, c’était encore mieux: les portes et les fenêtres ouvertes on écoutait en boucle 2 albums collant parfaitement à la situation.

 

“Belly of The Sun” de Cassandra Wilson et surtout “Hotel Bravo”, l’étrange collection de chansons acoustiques concoctée par Napoleon Washington (Raph Bettex dans une autre vie), un gars de La Chaux-de-Fonds!

 

On n’a d’abord pas compris comment un type venu d’une région aussi froide que les montagnes neuchâteloises pouvait jouer une musique aussi chaude sans avoir l’air d’un idiot mais rapidement, la fièvre brûlante de titres comme “Dance on my Grave”, “Green Missing” ou “River of Tears” a convaincu chacune de nos cellules que l’heure n’était pas au ressassement mais à la jouissance… Encore plus dense…

 

Depuis, même si on n’a pas eu beaucoup l’occasion de se vautrer dans la fournaise par ici, on n’a pas oublié Napoleon Washington mais on se demandait parfois si le musicien allait attendre la prochaine canicule pour offrir au monde ses nouvelles visions en Cinémascope. Mais cette fois, c’est en plein coeur de l’hiver que le Chaux- de-Fonnier lâche dans les bacs “Homegrown”, un album plus électrique qui réussit le prodige d’être encore plus intense et torride que son prédécesseur.

 

Chanter “I’m a Man” Lorsqu’on le retrouve par un froid après-midi du côté de Lausanne, on commence par lui dire qu’on est d’autant plus étonné d’être touché par sa musique que d’habitude on abomine le blues blanc. Il sourit avant de renchérir:

 
« Je peux comprendre ça. Il faut être sacrément prétentieux pour croire qu’on perpétue le blues en reprenant des trucs comme “Hootchie Coochie Man” de Muddy Waters ou “I’m à Man”. Les types qui chantent “I’m a Man”, je me demande s’ils savent réellement de quoi ils parlent. Lorsque des gars comme Bo Diddley ou Muddy Waters disaient “je suis un homme”, ça n’était pas pour en imposer aux femmes mais simplement pour se positionner face aux Blancs qui, à l’époque, appelaient “garçon” un homme de couleur… »

 

Mais alors qu’est-ce qui différencie réellement Napoleon de tous les gars qui font “Boom Boom” dans les bars enfumés afin d’amuser la galerie?

 

« Je suis né en Europe, dans une région réputée pour son climat rigoureux alors que j’ai sûrement plus d’affinités avec les régions chaudes du Delta. Je suis passionné par la culture du Sud, une part de moi est certainement là-bas, mais j’évite cependant de tomber dans les clichés.
 
Musicalement, je n’essaye pas de reproduire cette musique géniale qu’on appelle le blues et qui a été popularisée il y a bien longtemps par des gens comme Robert Johnson, Skip James, Charley Patton, Leadbelly et tant d’autres…” Reposer sur du vécu “Je me contente d’écrire et de jouer honnêtement des chansons qui reposent sur du vécu.
 
Si certains y retrouvent une vibration qui leur rappelle celle de tous ces artistes magnifiques, c’est flatteur. Si on considère ma musique comme du blues moderne, ça me va. Mais je laisse au public et aux médias le soin de poser des étiquettes, moi j’essaye de faire mon truc avec enthousiasme et le plus sincèrement possible… »
 

L’enthousiasme et la sincérité: deux états que l’on retrouve tout au long du parcours hors-norme de ce musicien.

 

« Grâce à la musique, j’ai vécu pas mal d’émotions fortes. Au début de la décennie passée, j’ai appris pas mal en tournant avec les Roustabouts, un groupe américain formé par Gary Setzer qui n’est autre que le frère de Brian, le guitariste des Stray Cats. C’est d’ailleurs à cette époque que j’ai eu l’idée de “Single Sided Coin”, une pièce qui aurait une face, pas de revers, parce qu’au moment où j’étais heureux en tournée, mon histoire avec ma copine restée en Suisse se compliquait réellement.
 
Ensuite, j’ai formé un groupe, le Crawlin’ Kingsnake Blues Band. Nous avons pas mal tourné, ici, en Europe et aux Etats-Unis, et nous avons continué d’apprendre le métier en accompagnant Rock Bottom, un harmoniciste de Floride. »

 

Musiciens compétents C’est aussi un peu pour poursuivre cette histoire avec les States que Washington est allé enregistrer son nouvel album du côté de New York.

 

« Au départ, l’idée était d’enregistrer quelque part du côté du Mississippi, mais j’ai estimé que ça faisait cliché. Mon principal souci étant de faire le meilleur album possible, je me suis servi de mes connections afin de pouvoir réunir autour de moi des musiciens compétents. Les gens qui jouent avec moi sur “Homegrown” sont des pros mais pas des mercenaires. Ils aiment le travail bien fait, ce sont des artisans appliqués qui donnent le meilleur d’eux-mêmes avant d’aller voir ailleurs. Il y a chez eux tout ce qui me convient: pas de frime, juste de l’application et de l’honnêteté… »

 

Jean-Philippe Bernard
La Liberté 

La dernière conquête de Napoleon Washington

Le Suisse au nom à jamais inoubliable crée une symphonie grandiose de rock blues avec un album jubilatoire et envoûtant nommé ‘Homegrown’.

 
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Francis Rateau
Crossraods

Un CD Noir étincelant

Satan a laissé Napoleon Washington déserter la Suisse pour rejoindre Brooklyn avec pour bagages ses guitares et les onze titres de ce Homegrown longuement prédigéré.

 

Washington avait épaté il y a quelques années avec Hotel Bravo, enregistré sous un pont routier. Un album prenant, sombre et mystérieux où brillaient les notes métalliques de sa guitare à resonator dans un univers contemporain très personnel.

 

C’est accompagné d’un groupe au rendu minimaliste que le romand donne vie en studio à cette suite logique toute aussi réussie. Napoleon s’impose en artisan compositeur d’une musique roots universelle inspirée, non datée, aux sonorités particulièrement léchées.

 

Une musique issue de cultures différentes mais sans références palpables, aussi intime qu’émotionnelle. Une musique qui possède la force rare de parler d’elle même !

Un CD Noir étincelant.

 
Virus de Blues

Le souffle hanté

 

Agrandissant la voie de son chemin intérieur, Napoleon Washington revient de New York avec “Homegrown”.

 

Un disque incantatoire, acoustique où la pureté de son blues augurait d’un univers profond et personnel. “Homegrown” a poussé en 2005 à New York, mêmes racines, même tronc, planté dans un même terreau.

 

Didier Chammartin
Le Nouvelliste
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